dimanche 27 septembre 2009

Eaux troubles


Je vogue sur la mer déchaînée qu'est mon existence
Bravant mille ouragans, vagues énormes en cadence
Je navigue dans la nuit sombre de ma vie
N'ayant nulle carte pour me retrouver, ni allié, ni ami


L'étendue bleue me berce, me transporte et m'affole
Au gré de ses tourmentes et de ses périodes de calme, frivoles
M'éloignant de plus en plus de la berge de mon bonheur
M'amenant sous la surface, sentiment de totale stupeur


Je vois le cyclone qui s'est formé au creux de mon âme
Je sens l'orage qui annonce les éclairs de mon drame
Je perçois l'activité électrique de mon ciel nuageux
J'attends le calme suivant la tempête de mon mieux


Mais si ma vie est cette mer violente, déchaînée
Comment pourrais-je faire pour m'en sortir, ne pas me noyer?
Mais si ma vie est cette étendue de souffrances, de tourments
Comment pourrais-je refaire surface, la douleur délaissant?


Je souffre de mes tempêtes, mes orages fous intérieurs
J'accentue moi-même cette détresse, mon grand malheur
Je persévère dans l'illusion de mon rêve devenu réalité
Ce qui fait en sorte que je ne peux m'échapper, je ne fais que couler


Si le bateau de mon drame pouvait atteindre ma fantasmagorie
Je pourrais finalement voguer sur les eaux calmes auprès de lui
M'agripper à la force de ses bras pour ne pas sombrer, ne pas chavirer
M'accrocher de toutes mes forces à son cœur afin d'être juste bien, me sentir Aimée


Mais voilà que je dois me rendre à l'évidence, entendre et accepter
Que mon âme ne pourra être, de son si merveilleux cœur, caressée
Mais voilà que je dois m'efforcer de comprendre, de réaliser
Que si je reste dans le désir de son cœur, à l'infini, je devrai nager


Alors, je lance les pagaies de mon rêve, de mes si magnifiques espoirs
Je poursuis cette traversée éternelle vers mon chagrin, voire désespoir
Alors, je baisse les bras à défaut d'être en mesure de foncer et d'affronter
Le refus de mon si grandiose Amour, à jamais en eaux agitées