dimanche 25 octobre 2009

L'illusion et la désillusion

Selon le multidictionnaire de la langue française, la désillusion est "la perte d'une illusion" (on ne s'en serait pas douté!!! ouf... mautadit de dictionnaire de bip!). De plus, ce "superbe" répertoire de la langue française nous indique aussi que la désillusion est "la déception, le désappointement, le désenchantement".

Si on souhaite approfondir un tant soit peu, on se doit de regarder la signification de ces quatres termes, soit pour commencer "L'illusion".

L'illusion est "une erreur de perception, une idée fausse". (Un peu simpliste comme définition, non?)

Ensuite, voyons voir... La déception, c'est "un espoir non réalisé, une insatisfaction, un désappointement (!), une désillusion (!!!), une frustration".

Après, vient le désappointement, qui, toujours selon le fameux dictionnaire, est "une grande déception, un dépit, un désenchantement".

Et finalement, le désenchantement, c'est "une désillusion, une déception, un désappointement"...

Non, mais, ce fichu dictionnaire! Est-ce que ceux qui l'ont rédigé se fouttent de notre gueule??? J'ai l'impression que c'est toujours un peu la même chose... Un terme est défini par plusieurs autres termes, qui eux, trouvent leur sens dans les mêmes termes précédemment nommés... Comment comprendre les choses si chacune d'entre elles est expliquée en éternel cercle vicieux (par exemple, "A" peut signifier "B" ou "C", qui eux, signifient "A et B" ou "A et C")???

Alors, comme d'habitude, je constate qu'un mot se rapportant à notre vie terrestre est mal défini... Et comme à toutes les fois précédentes, eh bien, je compte amener mon point de vue face à ce que sont l'illusion et son inverse...

Une brève définition

Comme le multidictionnaire m'a vraiment aidée à comprendre ce qu'est la désillusion (!!!), j'en arrive à la conclusion qu'être désillusionné, c'est être en quelque sorte réaliste ou plutôt, d'apprendre à faire face à la réalité qui n'est parfois pas toujours heureuse, de par le fait que nous ayons perdu notre idéal (ou illusion). J'ai utilisé le mot "idéal" en fonction de la définition que je lui ai donné dans un billet antérieur (avis aux intéressés!).

À mon avis, pour comprendre un phénomène quel qu'il soit, on doit être en mesure de comprendre son opposé...

Dans ce cas-ci, ce contraire, c'est l'illusion...

Qu'est-ce que l'illusion?

À mon avis, l'illusion s'étend bien au-delà d'une simple idée fausse. Ces trois petits mots me semblent plutôt froids en fait, si on prend en considération toutes les émotions impliquées par la notion d'illusion... Pour moi, l'illusion, c'est en grande partie une forme d'idéalisation, "l'imagerie" mentale qu'on se fait de nos désirs les plus chers... Un certain type de projection, si je peux me permettre d'user de ce terme, mais dirigé vers notre rêverie, plutôt que vers un objet ou vers quelqu'un d'autre (telle que dans la projection à proprement parlée). Si je parle de projection, c'est surtout parce qu'en psychologie, la projection est un mécanisme de défense utilisé afin de ne pas admettre que l'on puisse avoir tel ou tel point à travailler, ou que nous avons commis une erreur. Nous portons donc le blâme sur les autres ou sur des objets environnants. La projection, toujours en psychologie, est aussi le fait de "projeter" (comme le mentionne le nom, en fait!) nos propres expériences, pensées, points de vue, etc. sur les autres et en déduire qu'ils seront comme nous. Par exemple, une ancienne toxicomane pourrait en venir à croire que tous les toxicomanes actuels vivent exactement la même chose qu'elle et qu'ils pourraient s'en sortir exactement de la même façon qu'elle... (Bon, ma pensée ne semble peut-être pas très claire, mais il se fait tard et je suis plutôt fatiguée...)
Je disais donc que l'illusion étant notre rêve, notre désir du mieux, cela implique, tel que je le mentionnais plus tôt, beaucoup de sentiments... ce qui nous pousse à vivre des sensations qui ne sont pas toujours agréables au moment de la désillusion...

Car, effectivement, à chaque illusion équivaut une désillusion. Sinon, eh bien, l'illusion n'en serait pas une et serait donc nommée "réalité". (Vous me suivez jusqu'ici, hein?)

Le nombre de temps illusoire est très variable et peut parfois être fort long. Certaines personnes vivront leur vie entière en se berçant d'illusions... peut-être sont-ils plus heureux... mais en même temps, si après la vie terrestre il existe vraiment quelque chose, ces gens-là seront certainement désillusionnés un de ces jours...

Bon, assez pour la brève "définition" et parlons maintenant de ce que je souhaitais vraiment... (Ouais, ce que vous venez de lire, ce n'était que l'introduction! hihihi!)

Les avantages et désavantages de l'illusion

Personnellement, je vois plusieurs avantages à vivre dans l'illusion... et honnêtement, je pense que nous passons tous par des moments "illusoires" dans notre vie.

Premièrement, l'illusion peut être salutaire dans le cas où elle nous permet d'avoir de l'espoir face à des situations dramatiques, par exemple, face à de graves maladies. J'ai déjà lu quelque part (ouais, j'admets que ce n'est pas très clair comme source, je le sais...) que certains grands souffrants arrivaient à acquérir un meilleur état de santé en ayant une illusion de guérison... Bien évidemment, la plupart n'ont pas guéri, mais leur santé s'est tout de même un peu améliorée... C'est ce que j'appelle "une illusion positiviste" (ce que d'autres parfois peuvent nommer "la pensée positive")

Ensuite, même s'il ne s'agit pas de maladies graves, l'illusion peut aussi être synonyme d'espoir... Toutefois, je ne peux malheureusement dire que cela soit toujours pour le mieux... Il n'est pas rare de voir des femmes victimes de violence conjuguale demeurer avec le conjoint violent parce qu'elles ont l'illusion qu'un jour, il changera. Peut-être cela sera-t-il vraiment le cas et ainsi, leur illusion aura été "positiviste"... Mais combien d'entre elles endureront coups par-dessus coups, au fil des saisons, sans que cette illusion devienne une réalité...???

L'illusion peut aussi nous aider à stabiliser notre santé mentale. En effet, à vivre de façon trop réaliste, on peut développer certaines pathologies... Mais même sans tomber dans les "réels" troubles de santé mentale, je peux tout simplement dire que, à mon sens, la rêverie et l'illusion sont nécessaires pour que nous nous sentions complets. Sans elles, on devient un peu comme un automate, une machine... Mais bon, j'imagine que pour certaines, c'est bien le cas... On a qu'à penser aux philosophes mécanistes d'antan... Il y a moins de 150 ans, les gens avaient encore de la difficulté à admettre que l'Homme puisse être autre chose qu'un ensemble de fonctions mécaniques... Dans cette optique de pensée, alors, il appert évident que le rêve et l'illusion étaient seulement des réponses biologiques et non des besoins refoulés, des désirs futurs, des pulsions, etc.

Mais bon, revenons-en aux bienfaits de l'illusion... (et de toute façon, je ne suis pas très douée en Histoire et par conséquent, je risquerais d'écrire des faussetés... Quoique je crois ne jamais avoir mentionné que ce blog était scientifique... Je me dis donc que c'est tout à fait normal que je fasse quelques erreurs... Qui, en ce monde, est parfait???)

Je crois que d'avoir certaines illusions peut être un moteur important dans la réalisation de nous-mêmes, la recherche sur soi (dont l'introspection, entre autres) etc. Nos illusions nous poussent à persévérer toujours plus, car pour atteindre nos illusions, on doit travailler fort...

Mais malheureusement, comme pour tout, il y a toujours des aspects positifs et négatifs...

Nous travaillons parfois très fort pour atteindre nos illusions... Mais comme je l'ai déjà mentionné, les illusions sont illusoires (c'est une évidence non?), donc, un jour, nous pouvons en arriver à nous sentir dépassés, déprimés, abattus, parce que nous n'arrivons pas à atteindre cette illusion que nous percevons comme un rêve, un idéal à atteindre...

Et comme je le disais plus tôt, la désillusion finit toujours par arriver, ce qui crée, à mon avis, une grande chute pour la personne illusionnée. (Je crois qu'il n'est pas nécessaire de dire que ce qui guette certains désillusionnés, c'est la dépression...)

Qu'est-ce donc pour moi, la désillusion?

La désillusion, c'est tout simplement l'écroulement, la perte de l'espoir ou plutôt, le rejet des espoirs vains, irréalistes. On est désillusionné lorsqu'on prend conscience qu'on se berçait d'illusions. Le meilleur exemple que je puisse donner est en lien avec un sujet universel, soit l'Amour. Combien de fois dans notre vie nous est-il arrivé de nous dire "Enfin j'ai trouvé l'homme (ou la femme) de ma vie"?

Lorsqu'on vit cette illusion, on devient presque prêt à tout pour la préserver. On en vient parfois à nous oublier nous-mêmes, afin de valoriser davantage l'autre ou encore, pour l'amener à demeurer avec nous et nous conforter dans notre illusion. Je l'ai déjà dit: l'illusion, c'est une partie de notre idéalisation. Alors comme notre idéal est ce que nous souhaitons tous, eh bien, c'est sécurisant de protéger nos illusions, des les conserver le plus longtemps possible... À mon avis, la perte de ces illusions (la désillusion) amoureuses seraient une des causes à l'origine des troubles de dépendance affective. (Bon, je sais que c'est gros ce dont je parle présentement... surtout que je ne suis pas une spécialiste... Mais je me dois d'approfondir ma pensée.)

Les personnes dépendantes affectives ont besoin d'être en couple, de se sentir valorisées, aimées, entourées, sécurisées, etc. À cause de leur affect, elles se retrouvent souvent entourées d'un conjoint (ou conjointe) qui ne leur convient pas, ayant, dans certains cas, lui-même (elle-même) un trouble de dépendance affective ou l'opposé, un sérieux problème d'hyper-indépendance.

Au début de la relation, la personne D.A. (dépendante affective) idéalise beaucoup la relation. Elle s'imagine faire sa vie avec l'autre, peu importe les défauts, "les mauvais plis", les choses qui la dérangent en l'autre. La personne D.A. croit vraiment, au plus profond d'elle-même que l'autre est l'être qui lui est destiné "et qu'ils vivront heureux jusqu'à la fin des temps". (C'est là que réside l'illusion, avais-je besoin de le mentionner?)

Avec les semaines, les mois ou les années, la personne D.A. réalise peu à peu que même si elle croit dur comme fer que l'autre correspond à son idéal (illusion), elle n'est pas en mesure d'être heureuse (parce que l'illusion n'est pas la réalité). Au fil du temps, sa tristesse se transforme en désespoir (face à sa relation surtout, mais cela affecte parfois même plusieurs aspects de sa vie).

Lorsque la personne D.A. a tout analysé (le désespoir amenant des fréquentes remises en question), elle comprend que jamais elle ne vivra son rêve de bonheur avec l'autre (la désillusion). Elle en vient alors à mettre un terme à la relation, peu importe la façon et les raisons évoquées.

Ensuite, souvent très peu de temps après la rupture, la personne D.A. rencontre une nouvelle personne avec qui la roue recommence à tourner exactement de la même manière... (ah, les cercles vicieux!)

Alors, lorsque je disais qu'à mon avis, les troubles de dépendance affective sont causés en majeure partie par la désillusion amoureuse, c'est que les deux "s'alimentent", si je peux dire. Plus une personne vit des désillusions amoureuses, plus elle espère que le prochain sera le bon (car elle est si insécure de se réinvestir auprès de quelqu'un que lorsqu'elle décide de le faire, c'est en se convaincant elle-même que c'est lui, le BON!), et plus elle espère que le prochain sera le bon, plus elle vit dans l'illusion... Ce qui la conduira dans un cycle perpétuel d'illusion/désillusion tel que je le mentionnais précédemment.

Conclusion

L'illusion et son opposé sont donc très importants à mon avis afin d'avoir un développement sain. Même si certains désavantages (ou désagréments) peuvent nécessiter des soins thérapeutiques, n'en demeure pas moins que ces deux "phénomènes", s'ils sont vécus sainement, nous permettent de cheminer, de nous connaître davantage, de développer notre imaginaire, de s'accrocher à la vie (sauf parfois dans le cas de troubles pathologiques), etc.

Bien sûr, la chute (la désillusion) peut être très douloureuse... Mais, à mon sens, on apprend beaucoup de notre souffrance. Chaque petit ou grand malheur nous permet de nous renforcer face à la vie et de vivre les jours ultérieurs en ayant toujours une petite puissance interne de plus.

Pour ma part, face à l'Amour, il y a déjà un bon moment que je m'efforce de me désillusionner. Celui que j'Aime ne m'Aimera jamais de la même façon. Une relation Amoureuse ne sera jamais possible entre lui et moi. Mais je veux en retirer du positif. Nos mois de fréquentations (de façon amicale, charnelle et amoureuse par moments...) m'ont apporté énormément au niveau de la connaissance de moi-même, de mes limites, de mes rêves, de mes capacités, de mes qualités (et de mes points à travailler!!!). Cette relation m'a aidée dans mon estime de moi-même, surtout depuis que j'ai décidé de le mettre à l'écart... Bien sûr, je reviens toujours vers lui avec un petit espoir (une minime illusion de bonheur à ses côtés...), mais je me désillusionne après à peine quelques mots échangés et je reprends ma vie normalement...

Face aux études aussi, j'entame la chute de la désillusion. Non, mes études ne me mèneront pas au test de l'Ordre des psychologues. Non, je n'aurai pas mon Doctorat, ni même mon Bac en psychologie. Non, je ne porterai pas le titre de psychologue... Ça fait mal, c'est évident, de me rendre compte que je ne suis pas assez forte au plan académique pour réussir à obtenir les notes nécessaires afin de cheminer dans cette voie de scolarité... Mais en même temps, je ne veux pas que cette chute me fasse trop mal... Et quoi de mieux pour ne point souffrir que de "s'engouffrer" dans une nouvelle illusion???

Non, non, je plaisante...

Honnêtement, malgré ma désillusion face à mes études, je demeure très positive. J'ai modifié le parcours scolaire que je suivrai afin de me fixer des buts que je peux atteindre. Mon approche plus réaliste de ma scolarisation me permettra de ne pas sombrer dans le désespoir, mais au contraire, de toujours aller de l'avant, de persévérer... et d'un jour, être fière de ce que j'aurai accompli...

Sur ce, j'achève ce long message, en sachant fort bien qu'il est incomplet, mais bon, il y a un bon moment que j'en suis à sa rédaction et disons que mes yeux commencent à fermer seuls...

Je vous souhaite donc tous une bonne nuit...

Bisous à toi Hansel, qui me lit fréquemment! Sache que je t'apprécie très fort, malgré la distance qui nous sépare... xxxxx