Lorsqu'on Aime quelqu'un, le refus de notre Amour peut nous paraître comme une réaction totalement irréfléchie, insensée. Alors, s'enclenche un processus durant lequel on tente par divers moyens d'amener l'autre à nous Aimer comme on l'Aime.
On peut, par exemple, se lancer à fond dans les justifications interminables, les explications de nos émotions si fortes, l'expression de notre désir sincère d'être avec l'autre. On peut aussi tomber dans la colère (même la haine!) et blesser l'autre, lui infliger nombreuses insultes, qui inévitablement on regrettera par la suite. On peut aussi jouer à l'indifférent, faire comme si tout cela ne nous atteignait pas vraiment.
Dans le premier cas, celui de l'expression excessive de nous-mêmes, on peut tomber dans le piège de la culture de notre propre souffrance. C'est-à-dire que plus on parle, plus on trouve des choses à dire (des raisons pour lesquelles on Aime l'autre et pour lesquelles ils nous est "indispensable"...), et plus on trouve des choses à dire, plus on en augmente notre sentiment de vide, de manque de l'autre dans notre vie. Alors, on tombe dans un cercle vicieux qui, la plupart du temps, va nous conduire vers le désespoir, qui lui peut nous mener à la dépression (dont l'idéalisation suicidaire fait partie), aux abus de toutes sortes (drogues, alcool, dépenses, etc.). Cette façon de réagir visant simplement à "gagner" le coeur de l'être Aimé peut donc être à l'origine de notre plus grand malheur, car elle nous ancre davantage dans un "pattern" de dépendance à l'autre. L'un des autres côtés négatifs de ce type de réaction réside dans le fait que nos paroles peuvent mener l'autre soit à se sentir manipulé, soit à se sentir coupable (voire stupide, de refuser un si Grand Amour). Deux choses, vous en conviendrez, que nous ne souhaitons pas faire vivre à l'être que nous Aimons.
Dans le second cas, celui où on devient l'attaquant de l'autre, eh bien, je crois que ce type de réaction peut nous causer plus de torts que de bien. Il peut être soulageant d'insulter et d'haïr la personne qui refuse notre Amour, mais en même temps, qui sommes-nous pour "obliger" quelqu'un à nous Aimer? Et serions-nous plus heureux au final si cette personne nous "Aimait de force"? Peut-être sur le coup, mais le "non amour" de l'autre à notre égard finirait par faire surface, amenant nombre de conflits, qui à long terme, conduiront probablement à la rupture ou à la relation purement utilitaire. Pour en revenir au soulagement pouvant être présent, il ne sera que temporaire, car après, on aura mal d'avoir fait mal à l'être qu'on Aime... ce qui risque de nous amener à la réaction de supplication, de l'expression excessive dont j'ai parlé plus haut. Donc, ce type de réaction d'attaques nous conduit aussi dans un cercle vicieux de haine et d'Amour...
Bref, les deux types de réactions nommées précédemment nous conduisent, à mon avis, presque toujours dans un cercle vicieux duquel on n'arrive pas à se sortir, car on alimente notre douleur, en s'accrochant à une illusion (par exemple, on peut penser que si on Aime l'autre de cette manière, cela serait tout simplement "normal" qu'il nous Aime aussi ainsi.)
Dans le troisième type de réaction, soit la "fausse" 'indifférence, il y a certrains avantages non négligeables, comme le fait de moins se laisser atteindre par toute notre souffrance, ce qui peut tenir à l'écart l'humeur dépressive ou maussade. Toutefois, veuillez noter que j'ai qualifié cette indifférence de fausse, car en fait, quand on adopte ce type de réaction, on se coupe tout simplement de nos émotions... Comme je l'ai mentionné dans un autre topic, je crois que pour faire cesser notre souffrance, on doit la vivre. En nous coupant de nos émotions, on retarde seulement le moment où on aura à les affronter. Il est propable qu'on arrive (à force de nous le faire croire) à nous détacher de l'autre et par le fait même, lui devenir totalement indifférent, mais nos émotions refoulées, cachées, invécues, reviendront sûrement nous habiter lors de relations futures, car nous n'aurons pas appris à les gérer. C'est donc dire que la fausse indifférence est un moyen de fuir et comme toute fugue, elle peut, elle aussi, conduire à un cercle vicieux, dans lequel on se perd, car on se cache toujours de ce qu'on vit. Je crois, contrairement à ce qu'on pourrait croire, qu'il s'agit du type de réaction le plus répandu. Cela pourrait être, à mon sens, ce qui ferait en sorte que les couples ne durent généralement pas très longtemps (à la place de communiquer pour régler les choses et solidifier le couple, l'indifférence amène la rupture) et que les gens demeurent peu longuement dans une situation de célibat. Pour s'en sortir, je crois qu'il faut réaliser que ce que nous fuyons, c'est nous-mêmes, nos réactions propres et que puisque nous sommes nous, que nous serons toujours avec nous-mêmes, peu importe où nous irons, nos émotions seront toujours là, avec nous, en nous... (On ne peut donc pas les fuir éternellement si on veut atteindre notre but ultime: le bonheur ou plutôt, le sentiment de paix, de bien-être.)
Je crois que pour arriver à vivre cette douleur (qu'est le refus de notre Amour), de la façon la plus "saine" possible, il faudrait réfléchir à savoir pourquoi justement on tombe dans ces réactions. C'est la compréhension de nos émotions qui nous permet de les gérer. Pour comprendre nos émotions, eh bien, il faut être en mesure d'une grande introspection.
L'Amour naît toujours d'un désir de l'autre, peu importe sa nature, et tout désir provient de l'envie de combler un besoin (besoin affectif, besoin sexuel, besoin de sécurité, besoin de ne pas être seul, etc.). Ce qu'il faut donc en comprendre, c'est que lorsqu'on se retrouve face à un refus amoureux, c'est ce besoin-là, en fait, qui n'est pas comblé et qui nous pousse à réagir.
Donc, il ne serait pas totalement faux de dire que l'Amour, au final, est quand même assez égoïste (quoique je ne dise pas qu'il est mal qu'il en soi ainsi...). En fait, je pense que presque tout dans la vie dénote un certain égoïsme dans le sens que tout ce que nous faisons est dans la but d'atteindre notre bonheur personnel... même lorsque celui est atteignable par le bonheur des autres! Nous n'avons pas de miroir sur l'âme de ceux qui nous entourent, donc, même en voulant le rendre heureux, nous ne pourrons jamais avoir la certitude que ce que nous lui offrons sera vraiment ce qui lui convient le plus, car probablement que même cette personne, qui vit avec elle-même, ne peut connaître parfaitement ce qui lui ferait atteindre son bonheur, car si c'était le cas, elle le vivrait déjà...
Compliqué un peu tout ça, non? En fait, c'est que je crois que puisque le bonheur est notre but ultime en tant qu'être humain, il serait normal que cela soit le travail d'une vie pour y parvenir, car chaque jour qui passe nous en apprend toujours un peu plus sur nous-mêmes et sur nos réels désirs, besoins, ect. (mais bon, je crois quand même que nous puissions éprouver de grandes joies, de longs moments de bien-être, car sinon, cela serait de dire que le bonheur est inaccessible. Et si c'était le cas, serions-nous assez stupides pour en faire notre but ultime??? Je ne crois pas! Mais comme je le dis assez souvent: je ne possède pas la sagesse et la connaissance absolues.)
Mais revenons à l'Amour...
Je disais donc que l'Amour est égoïste pour plusieurs raisons. Par exemple, n'est-ce pas égoïste d'adopter les réactions mentionnées plus haut, alors que l'autre nous a clairement fait comprendre qu'il ne voulait pas de nous dans sa vie? On se bat en se disant qu'on Aime l'autre et qu'on veut son bonheur, mais en même temps, on est en train de le brimer de faire des pas vers l'atteinte de celui-ci, car on l'oblige à vivre nos réactions (souvent demesurées, il faut bien l'admettre).
Je crois que lorsqu'on Aime réellement quelqu'un, on doit l'accepter inconditionnellement. Mais l'acceptation inconditionnelle ne signifie pas non plus qu'on doit vivre une relation qui nous blesse. Par exemple, ce n'est parce que je fais le choix de mettre à l'écart l'Homme que j'aime que pour autant, je ne l'accepte pas tel qu'il est, avec ses croyances, ses envies, ses désirs (même s'il tend à dire qu'il n'en a pas...). Si je le mets à l'écart, c'est probablement parce que pour moi, pour atteindre mon bonheur, je dois affronter ma souffrance et non la vivre à petits coups, à tous les jours, à fréquenter l'être que j'Aime, sans que celui-ci soit en mesure d'accepter cet Amour et de m'offrir le sien en retour.
Et là, il ne faut pas comprendre que j'Aime DANS L'ATTENTE d'être Aimée. NON! NON! NON!!! C'est seulement que pour moi, une relation saine en est une où, premièrement, les deux êtres concernés ont le même but face à la relation (ce qui détermine la nature de la relation, par exemple, amicale, amoureuse, etc.). Si les deux ont des buts différents, alors, c'est souvent là que prend naissance l'insatisfaction, la déception... menant, encore une fois, aux réactions mentionnées plus haut...
Ensuite, pour qu'une relation soit "viable", il faut, à mon avis, que l'exclusivité soit chose naturelle (et là, je parle de relation amoureuse, bien entendu, car je ne crois pas à l'exclusivité amicale. Je pense qu'en amitié, on peut vivre divers types de relations, qui se valent toutes les unes, les autres, car nous apportant toutes quelque chose de différent).
Je ne veux pas entrer trop en profondeur dans le sujet de l'exclusivité, car j'y reviendrai probablement dans un autre sujet. Tout ce que je peux dire, pour l'instant, c'est que je spéficie qu'elle doit être naturelle, cette exclusivité, car c'est ainsi que les deux êtres respectent reéllement ce qu'ils sont à l'intérieur. (Dans le cas d'une exclusivité imposée, par exemple, les désirs d'aller ailleurs deviendraient des besoins non comblés et par conséquent, les auteurs d'émotions qui ne seraient saines, ni pour le couple, ni pour chaque individu qui en fait partie. Note: Je tenterai d'écrire un sujet portant justement sur ma vision de ce qu'est le couple et ses trois composantes: le Moi, le Toi et le Nous.)
J'en reviens donc au début de ce topic et me demande: Que serait donc la meilleure attitude à adopter?
Honnêtement, je ne peux répondre à cela, pas plus que quiconque, je pense, car puisque chaque être humain est unique, les possibilités de réponses seraient infinies ou presque.
Toutefois, pour parler de ce que je vis présentement, je dirais que j'ai choisi un genre de fausse indifférence, après avoir passé par l'expression excessive de mes émotions.
Par contre, j'aurais de la difficulté à dire que je suis totalement dans la fausse indifférence, car l'être que j'Aime connaît les sentiments que je lui porte et sait très bien que je l'accueillerais à bras grands ouverts (et à coeur léger!) s'il revenait vers moi en éprouvant les mêmes sentiments que moi pour lui.
Toutefois, j'ai choisi de mettre une distance, chose qui n'est pas toujours facile à respecter, car oui, les échanges que nous avions me manquent beaucoup... et oui, puisque je l'Aime, j'aimerais pouvoir l'avoir près de moi.
Je crois que la plupart du temps, la distance, le temps et le recul sont les trois choses qui peuvent permettre de "trouver une solution" à notre "mal être" Amoureux. Le temps permet avant toute chose de faire baisser la pression, la tension qui vient inévitablement avec notre sentiment de douleur. Le recul peut permettre de voir la situation sous un angle différent, parfois plus objective (sans pour autant tomber dans la rationnalisation de l'Amour). Et la distance, eh bien, pour sa part, elle va amener des constatations chez les deux êtres concernés. Chez la personne qui Aime, elle va permettre de prendre conscience du fait qu'elle existe sans l'autre. Tandis que chez l'être Aimé, elle peut, soit le soulager, lui faire prendre conscience que la personne qui l'Aime était devenu un poids lourd sur ses épaules, soit elle va lui faire prendre conscience que la personne qui l'Aime lui manque... Ceci pourrait le conduire à découvrir que finalement, lui aussi éprouve des sentiments pour la personne qui l'Aime.
Mais bon, renvenons à mon histoire personnelle... La distance que je mets entre l'être que j'Aime et moi me permet de me protéger de moi-même, de mon attachement pour lui. Oui, je vis encore un peu d'espoir, mais avec le temps, il diminuera pour finir par disparaître.
Peut-être n'est-ce pas sain, selon certain de vivre dans l'espoir, car cela nous accroche à une illusion. Eh bien, vous avez entièrement raison à mon avis!
Mais puisque je suis femme de coeur avant toute autre chose, cet espoir m'est pour l'instant bénéfique d'un certain sens.
C'est cet espoir qui me pousse un peu à écrire, car peut-être me lit-il et peut-être cela l'amènera-t-il à voir celle que je suis réellement.
Mais sachez que je n'écris pas dans ce seul but, car malgré mes espoirs, je suis aussi femme de tête et celle-ci me dit que l'important, c'est que l'écriture me libère... (Mission accomplie!!!)
Alors voilà, je ne sais toujours pas ce qu'est la meilleure réaction à adopter lorsqu'on vit le refus face à l'Amour qu'on offre, mais en même temps, je me dis que c'est tout à fait normal, car comme je l'ai mentionné ailleurs sur le forum: pour moi, l'Amour dépasse l'entendement.
Comment comprendre quelque chose d'incompréhensible?